CIRKOPOLIS – Le Cirque Eloize séduit le bas Saint-Laurent
Par labaratteculturelle | Le 04/04/2017 | Marie Casse
Inspiré du célèbre film muet allemand “Metropolis”, la troupe de cirque Eloize composée de douze artistes a donné une représentation à Rimouski de son spectacle Cirkopolis.
Montée par les metteurs en scène Jeannot Painchaud et Dave St-Pierre en 2012, cette huitième production du cirque Eloize allie les arts du cirque avec ceux du théâtre et de la danse, pour offrir un spectacle rocambolesque.
C’est dans un univers de « ville-usine » que les artistes repoussent les frontières du rêve dans une société où le patronat et le libéralisme gouvernent. L’histoire est axée autour des émotions du personnage principal Ashley, qui parviendra petit à petit à s’affranchir d’un modèle social restrictif et astreignant pour vivre pleinement ses rêves. La scène commence avec des employés qui accomplissent des tâches à répétition pour finalement parvenir à s’extirper de leur ouvrage routinier pour se révéler artistiquement. C’est avec beaucoup de tendresse qu’Ashley, abattu par le travail, coincé dans un univers morose, s’éprend à rêver en faisant virevolter un porte-manteau pour que la robe rouge qui s’y trouve commence à se mouvoir et s’ériger sous ses gestes. Ainsi, à travers un voyage introspectif, c’est une réflexion à part entière sur la libération de l’esprit qui est suggérée dans ce spectacle. L’imaginaire du rêve appelle un sentiment d’évasion et de liberté, laissant progressivement place à un individualisme affirmé.
L’Homme aborde le monde par ses émotions, sa pensée et ses convictions personnelles qui peuvent être soumises à des facteurs externes conduisant parfois à une aliénation de la raison. Ainsi, les artistes soulignent avec poésie et beaucoup de sensibilité le cheminement personnel d’Ashley pour parvenir à s’affranchir d’un modèle sociétal restrictif. Les différents arts du cirque sont mis en avant avec des numéros de main à main, du trapèze, de la corde lisse, de la jonglerie, des contorsionnistes, de la roue allemande, de la bascule, etc. Le public a tremblé pendant le numéro de mat chinois, ou l’artiste a donné des sueurs froides à plusieurs d’entre nous ! Les jeunes et les moins jeunes ont ri à l’unanimité pendant les numéros de clowns, alors que les plus sensibles se sont laissés bercer par la savoureuse valse sur la roue Cyr.
La trame sonore composée par Stéfan Boucher participe grandement à mettre en avant les différents univers, mêlant une ambiance urbaine profusément « pop » à un univers chimérique beaucoup plus jazz. Vous pourrez voir et revoir ce spectacle pendant plusieurs semaines au Québec (Sept-Îles, Baie-Comeau, Sainte Hyacinthe) puis aux États-Unis à partir de mi-avril.
En avant-première de cette soirée, La Baratte culturelle, un organisme à but non lucratif qui œuvre à la promotion et au développement de manifestations culturelles au Bas-Saint-Laurent, a annoncé le lancement du Festival Détour. Ce festival qui aura lieu sur le site du parc du Mont-Comi le 25 et 26 aout prochain sera la première grande célébration des arts du cirque au Bas-Saint-Laurent. Son but vise notamment à réunir plusieurs artistes et pour proposer un lieu de rencontre ou « l’imaginaire pourra se déployer librement ». Pour souligner cet évènement, plusieurs artistes se sont mobilisés pour proposer une prestation, dont l’école de cirque Satourne de Rimouski, ou encore une circassienne de la coopérative de cirque « Caravane Coop » à Québec.
Pour plus d’informations, suivez l’événement sur le site www.detourfestival.org.
Rimouski Salle Desjardins-Telus Cirque